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19 août 2012

Un événement important et symbolique…

base mont agelLa dernière unité militaire française vient de quitter Roquebrune et le Mont Agel. Ce départ intervient après des retraits successifs : le départ des Chasseurs Alpins de Nice, la fermeture des Casernes des Diables bleus et la destruction de la gendarmerie qui se trouvait non loin de là, quai Lyautey, sur l’autre rive du Paillon. Les forts, redoutes et ouvrages militaires sur les hauteurs étaient eux abandonnés depuis très longtemps. En vingt ans, la présence militaire française s’est effacée peu à peu et n’est plus visible dans le Pays de Nice et aux alentours. Seule la rue Vauban et la caserne Filley demeurent à Nice ; ces vestiges tout à fait symboliques, sont encore de trop, car ils rappellent de très mauvais souvenirs aux vrais niçois. Vauban écrasa Nice et son Château sous des milliers de bombes, quant à l’ingénieur Filley, chef des artilleurs de Louis XIV, il faisait orienter les canons de manière à éliminer le plus de Niçois possible.

Après l’annexion, la puissance annexante imposa aux Niçois d’honorer le nom de leurs anciens bourreaux et il est agréable de savoir que le sieur Filley, bourreau de Nice eut la tête arrachée par un boulet tiré du Château de Nice, peu avant sa reddition. En 1860, à la veille de la création de l’Italie, Napoléon le Petit avait annexé Nice pour s’assurer des garanties militaires. Dans une circulaire aux puissances, son ministre des Affaires Étrangères Thouvenel l’indiquait : clairement : « Ce n’est point au nom de l’idée des nationalités, ce n’est point comme frontière naturelle que nous poursuivons l’adjonction de la Savoie et du comté, de Nice, c’est uniquement, à titre de garantie ».

Le 1er avril 1860 au moment où l’armée française envahissait Nice, Frossard et le capitaine Secrétain y arrivèrent par mer sur le vapeur Rhône. Le capitaine écrivit dans son journal, que la première chose qu’ils firent c’est de monter au Château pour examiner les anciennes batteries. Depuis, tous les régimes français successifs couvrirent notre Pays de forts, redoutes, casernes, blockhaus et ouvrages militaires, pour faire de Nice un bouclier à la frontière française. Depuis l’évacuation de la dernière base militaire, la raison invoquée pour justifier l’annexion frauduleuse du Pays de Nice auprès des puissances, n’existe plus… Et compte tenu de l’état de déliquescence de la France dans tous les domaines, lequel pénalise très gravement le Pays de Nice, ses habitants qui vivraient beaucoup mieux en le gérant eux-mêmes, pourraient en tirer des conclusions et réclamer devant les instances internationales, les droits qui furent confisqués jadis illégalement à leurs ancêtres…

La Question de Nice qui en 1871 agitait les chancelleries européennes et faillit provoquer une conférence internationale, pourrait fort bien revenir à l’ordre du jour, d’autant que Garibaldi et Laurenti-Roubaudi, en qualité de députés niçois avaient, au Parlement de Turin, solennellement dénoncé l’illégalité de l’annexion comme « acte de fraude et de violence ne pouvant amoindrir les droits des Niçois » et pris la précaution de réserver leurs droits pour l’avenir. Cet acte est juridiquement capital et il faut rappeler que dix ans plus tard en 1871 le député Keller au nom de ses collègues députés des provinces annexées par l’Allemagne fit une semblable protestation au parlement français ; et que le jour même de l’armistice, devant les Chambres réunies, l’on exhuma la protestation de Keller qui servit de base légale pour réclamer la restitution de l’Alsace et de la Lorraine. La protestation des députés niçois est exactement de même nature, et elle a la même valeur juridique

Protestation officielle de Garibaldi et Laurenti-Roubaudi au Parlement de Turin

« Monsieur le Président, Vu le résultat du vote du comté de Nice, qui a eu lieu le quinze courant, sans aucune garantie légale, en violation manifeste de la liberté et de la régularité du vote, ainsi que des promesses solennelles stipulées dans le Traité du 24 mars; attendu qu’un tel vote s’est déroulé dans un pays qui nominalement appartenait encore à l’État sarde, et qu’il était libre de choisir la France, mais qu’il se trouvait en réalité complètement aux mains de cette puissance, occupé militairement et soumis à toutes les influences de la force matérielle, comme nous le prouvent sans contestations possibles les témoignages de la Chambre et du Pays; attendu que le présent vote s’est déroulé avec de très graves irrégularités mais que l’expérience du passé nous refuse toute espérance de voir ordonner une enquête à sujet, nous soussignés, croyons de notre devoir de déposer notre mandat de représentants de Nice, en protestant contre l’acte de fraude et de violence perpétré, en attendant que les temps et les circonstances permettent à nous et à nos concitoyens de faire-valoir avec une réelle liberté nos droits qui ne peuvent être amoindris par un pacte illégal et frauduleux. Signé: Giuseppe Garibaldi; Charles Laurenti-Roubaudi, députés de Nice ».

Les Nouvelles Niçoises

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