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10 mai 2007

30 mars 1707 : Mort du sieur Vauban bourreau de Nice et de Besançon

A Besançon, à l’occasion du tricentenaire de la mort de Vauban, la municipalité a osé élever une statue qui a coûté 50 000 euros, à celui qui en 1674 avait écrasé la ville sous les bombes, ce qui a entraîné un tollé de protestations on ne peut plus justifiées… A Nice, dans les cercles autonomistes et indépendantistes Niçois,  le jour anniversaire de la disparition de celui qui fut l’un des pires ennemi de Nice, on sabrait le champagne dans la joie et la franche bonne humeur en réécoutant, c’était l’occasion, la chanson anti-Vauban de Léo Ferret…  Le temps est passé mais les Niçois, les vrais tout au moins, n’ont pas oublié ce que leurs ancêtres ont eu a subir de cet individu que la France ne craint pas aujourd’hui d’honorer comme un héros, sans aucun égard ni remord pour les terribles déprédations qu’il commit dans certaines provinces devenues françaises par la force, mais qui alors ne l’étaient pas. L’annexion frauduleuse de Nice en effet, ne transforme pas, par miracle, les bombes françaises de jadis en pluie de bonbons…  Vouloir nous le faire croire est une insulte à nos ancêtres et à nous même, car c’est supposer que nous sommes prêts à trahir leur mémoire et à oublier nos vraies racines.

drapeau_franche_comt_

Les registres de « L’extraordinaire des Guerres » de Louis XIV nous indique que Vauban gratifia nos ancêtres Niçois d’un « cadeau » qui coûta très exactement la somme énorme de 2 624 794 livres et 2 sols… Les batteries françaises installées à Saint-Charles, au Mont-Alban et à Limpia, utilisant 644 396 livres de poudre, déversèrent sur Nice du 11 novembre 1705 au 4 janvier 1706 : 400 bombes de 5 pouces,  535 bombes de douze pouces, 273 bombes de 9 pouces… 8 208 boulets de calibre 18, 29 153 boulets de calibre 24, et 9 888 boulets de calibre 36… Nous devons donc à la précision des archives militaires françaises de savoir que nos ancêtres reçurent sur la tête, durant 54 jours : 1208 bombes et 47 249 boulets chauffés à blanc… Soit 22 bombes et 875 boulets par jour : les « Orgues de Staline » avant l’heure !!!  Ceci démontre la vaillance de nos ancêtres Niçois, qui n’acceptèrent de se rendre qu’une fois le château détruit et ses canons muets…  Nice doit à Vauban des centaines de morts, la destruction du château et de la cathédrale majeure ainsi que de multiples dégâts… Sans compter les délices de l’occupation française : pillage des objets précieux, taxations, impositions, destruction du Trophée d’Auguste, exactions de la soldatesque française… Notre aimable voisin, le prince de Monaco de l’époque, s’était associé au « cadeau » fait aux Niçois puisqu’il tenait le col de Tende pour empêcher les secours de parvenir à Nice et fournissait aux français des boulets et de la poudre quand ils en manquaient… Remercions donc les supporters de notre équipe de foot, quand au stade ils houspillent un peu vertement son lointain successeur ou sa famille : ils ne font que régler symboliquement de vieux comptes en suspend. Le temps passe, mais si l’amitié demeure, les inimitiés aussi… Il serait urgent que les vrais Niçois, aujourd’hui dans la situation d’urgence où est la ville, se souviennent du courage de leurs ancêtres…

Marianne, qui de tout temps a flirté avec des « voleurs », derrière le paravent de ses « valeurs », a toujours eu l’immorale habitude d’humilier les pays quelle a annexé et colonisés, en leur imposant d’honorer leurs bourreaux… Ainsi, en 1871 elle a confisqué le vote séparatiste des Niçois par les baïonnettes et nous avons à Nice une scandaleuse rue Vauban et une non moins scandaleuse caserne Filley… Cette dernière et ce n’est pas un hasard se trouve en face de l’ancien bastion Sincaïre, où s’illustra Ségurane et où les Niçois en 1705 occirent le sieur Filley…  Rappelons que le sieur Filley était le chef des ingénieurs militaires de Vauban et que son rôle consistait à disposer les pièces d’artilleries au mieux afin qu’elles fassent le plus de dégâts possibles. Les Niçois écrasés sous les bombes, assaillis par des forces très supérieures n’eurent malheureusement pas l’occasion de liquider Vauban, qui poudré et parfumé, dirigeait le siège depuis Versailles, mais la veille de la reddition , ils purent au moins s’offrir la tête de son collaborateur, le sieur Filley… Alors que ce dernier, savourant la victoire proche, se tenait près du duc de Berwick commandant les troupes d’occupation françaises, un boulet niçois lui arracha la tête tout net, et un chroniqueur indique que « le duc fut aspergé de sa cervelle »…

Un peu plus d’un an et demi après, le 8 septembre 1706, les Niçois eurent l’indicible joie de se voir vengés par le prince Eugène de Savoie : en effet, le 8 septembre1706 il écrasa et hacha menu l’armée française devant Turin (ce dont on ne se vente pas dans les manuels d’histoire français dont le but, comme on le sait, est de forger de d’entretenir le mythe de la grandeur française). Nos ancêtres ont donc éliminé le sieur Filley, sicaire d’un tyran qui les agressait, et la république imposa à leurs descendants de lui accorder un honneur public on ne peut plus significatif, à savoir donner son nom à une caserne sur les lieux mêmes de son trépas : révolution ou pas, Sa Majesté Louis XIV et Leurs Majestés Marianne Ière et suivantes, bien que séparés en apparence par la guillotine qui décolla Louis XVI, ont poursuivi le même combat pour asservir Nice… Les jacobins français ferment volontiers les yeux sur les méfaits de ce qu’ils nomment « l’internationale des rois » et malgré les bonnes paroles, ils ont faits souvent pire. Pour le tricentenaire de l’heureuse disparition de Vauban, qui fut aussi constructeur de prisons et de bagnes comme celui de l’Ile de Ré, mobilisons nous pour Nice et avant l’action, reprenons en chœur  la célèbre chanson de Léo Ferret : Merde à Vauban… !

A Besançon, Vauban n’a pas la côte

et reçoit une pluie de boulets…

non_a_vauban

L’initiative immorale du maire de Besançon d’honorer Vauban par une statue de trois mètres pesant une tonne, a provoqué une levée de boucliers. Les indépendantistes Franc-comtois sont montés au créneau et le collectif  « Non à Vauban » a réclamé que l’on transporte immédiatement cette statue dans sa  ville natale ou bien à Paris « où Vauban s’était si bien acclimaté » ; un sondage initié sur un site officiel a montré que 65 % des Bisontins ne voulaient pas de Vauban chez eux. Le maire de Besançon a fait installer dans la ville des panneaux indiquant un « parcours Vauban », mais le collectif  « Non à Vauban » les a immédiatement flétris d’une affichette autocollante sur laquelle figure le portrait de Vauban surmonté de l’inscription : « Wanted » ; au dessous sont déclinés les « mérites » de celui qui écrasa Besançon sous les bombes en 1674. Les messages de soutien aux « anti-Vauban » sont venus de France entière et ont inondé les télécopieurs de la mairie et les divers sites Internet bisontins. En voici quelques uns :

M. Jean-Philippe Allenbach, créateur du parti fédéraliste européen (et auteur de  La province, c’est Capital ! ) qui faute d’une centaine de signatures n’a pu se présenter aux présidentielles, en tant que Bisontin a adressé au maire de Besançon une lettre qui vaut son pesant d’or :

« En ce jour d’inauguration officielle à Besançon d’une statue de 50 000 euros à la gloire de Vauban qui écrasa en 1674 les Bisontins sous le tir de ses canons et qui fit de la « Franche-comté » une région qui n’a plus aujourd’hui de « Franche » que le nom, je vous informe que je suis prêt à financer intégralement la réinstallation dans l’alcôve de la place du 8 septembre de la statue de Charles Quint qui s’y trouvait et qui avait été réalisée à l’initiative des Bisontins pour remercier l’empereur du Saint Empire Romain germanique des privilèges qu’il avait accordés à Besançon alors « Ville Libre Impériale » exemptée d’impôts… »

Le lendemain, L’Est Républicain reprenait son courrier et dans un article titré : « Impérial ! », regrettait que M. Allenbach écarté du scrutin présidentiel : « … n’ai pas pu pourfendre à la télé le système jacobin, ses 8 500 lois, 120 000 décrets et 380 000 règlements, où l’argent de l’impôt des habitants de chaque région part à Paris qui le reprête et fixe les conditions de son usage et des projets à faire… » le journaliste rajoutait : « Et oui, avant d’être française, Besançon était ville libre, impériale et exemptée d’impôts… Terminé avec Colbert et le Roi-Soleil.. ! » 

M. Patrice Abeille, pour la Ligue Savoisienne a adressé le message suivant au maire de Besançon : « J’apprends que vous vous apprêtez aujourd’hui à inaugurer à Besançon une statue à la gloire de Vauban, un des bras armés du terrible roi Louis XIV, qui ruina son peuple en opprimant les peuples voisins et déclarait lui-même, au soir de sa vie : « j’ai trop aimé la guerre ». Les troupes de louis XIV envahirent la Savoie à deux reprises et firent subir de terribles souffrances à la population civile. Sachez qu’une initiative de ce genre ne pourrait se produire en Savoie qu’en déclanchant l’indignation d’un peuple qui n’a pas complètement oublié son histoire. Les Savoisiens en juin 2006, ont prouvé qu’ils pouvaient perturber lourdement et déconsidérer une cérémonie organisée par M. Hervé Gaymard pour honorer la mémoire du général Dumas (père de l’écrivain Alexandre Dumas), chef de l’armée française d’occupation de la Savoie en 1794. Je suis personnellement prêt à m’associer à l’initiative de M ; Jean-Philippe Allenbach qui propose de réinstaller sur la place du 8 septembre une statue de Charles-Quint, un empereur éclairé dont le gouvernement préfigurait l’Europe que nous connaissons et dont les fédéralistes souhaitent l’amélioration continue en faveur des peuples qui la composent… » 

Nice, victime de Vauban au même titre que Besançon ne pouvait être en reste et la Ligue pour la Restauration des Libertés Niçoises (LRLN) a adressé le message suivant au maire de Besançon : « …Nous apprenons que l’on va inaugurer à Besançon, ce jour, une statue de Vauban. Ce personnage en se mettant au service de Louis XIV servit un tyran et pire, opprima les peuples en son nom. Besançon a subi la volonté impérialiste de Louis XIV relayée par la main armée de Vauban ; cette ville a payé un lourd tribut jadis et y honorer Vauban est une véritable insulte aux ancêtres des Bisontins. Vauban a agi de même à Nice. En 1705 il fit subir un déluge de feu aux Niçois, rasa le château et confisqua leur liberté au nom de son maître. Célébrer Vauban aujourd’hui à Nice serait impossible car la population et en particulier la jeunesse niçoise s’y opposerait fermement. Une statue de Vauban à Nice ne demeurerait que peu de temps intacte car elle constituerait une très grave offense à nos ancêtres massacrés par cet individu… ».

Et, protestation plus significative encore, parce qu’elle aura des prolongements effectifs cuisants, Alain Roullier, président de la LRLN qui avait accepté l’invitation des services culturels de Besançon pour animer en décembre prochain (en sa qualité de projet associé à l’UNESCO pour l’hommage international à James Baldwin dans le cadre de « La route de l’esclave » étude initiée par l’UNESCO) un cycle de cérémonies, expositions, pièce de Théâtre, pour le vingtième anniversaire de la mort du grand écrivain de couleur James Baldwin qui lutta  pour les droit de la communauté noire aux côtés de Martin Luther King) a adressé à la mairie de Besançon une lettre dont voici l’essentiel : «… J’avais accepté, en qualité de responsable de projet associé à l’UNESCO d’organiser avec vos services des cérémonies à Besançon, comme je l’avais fait naguère à Paris, au siège de l’UNESCO et dans diverses villes de France, avec des parrainages prestigieux. Je me proposais également de mettre d’importants documents originaux à votre disposition pour une exposition, comme le brouillon original de la célèbre « Lettre à Angela Davis » qui fit le tour du monde, la traduction originale en français de la pièce «Le Coin des Amens » de Baldwin réalisée par Marguerite Yourcenar,  qu’une troupe devait jouer dans vote ville et des souvenirs de l’écrivain […] J’apprends avec stupeur et déception qu’une statue du sieur Vauban sera inaugurée ce jour dans votre ville. Vous n’ignorez certainement pas que ce personnage a écrasé les Bisontins sous les bombes en 1674, mais vous ignorez sûrement qu’il a fait de même à Nice en en 1705, tuant des centaines de Niçois, détruisant la moitié de la ville et rasant son château. Etant Niçois d’antique souche, mes ancêtres ont eu a subir, comme les Bisontins de jadis, l’action criminelle de ce personnage qui mit ses talents au service d’ un tyran. Je ne comprends pas qu’un hommage public puisse être rendu au sieur Vauban dans une ville dont il martyrisa autrefois les habitants. A Nice, une telle chose aujourd’hui eut été impossible. Vous conviendrez qu’il est indécent d’honorer James Baldwin, l’un des plus grands humanistes de son temps, dans une ville dont le maire, quelques mois auparavant, a honoré le plus grand massacreur de peuples de son temps. Certes, le temps est passé, mais les considérations morales demeurent, elles sont intangibles et impératives. En outre, je suis absolument certain, pour l’avoir connu personnellement que James Baldwin, qui a œuvré pour la libération de prisonniers politiques, comme Angela Davis, n’aurait pas aimé côtoyer Vauban, qui s’illustra également par la construction de prisons et de bagnes. Vous comprendrez donc, qu’à mon très grand regret et pour ne pas trahir le message humaniste de James Baldwin, je sois contraint de me désister… Veuillez croire, etc.. »

Toutes ces protestions circulent sur les sites Internet Bisontins et en entraînent beaucoup d’autres (sur le site besanconinfo, dans les journaux l’Est Républicain, dans le Progrès, dans Hebo de Besançon etc. ), ainsi la disparition, voilà trois siècles, du  sieur Vauban est elle fêtée dignement par les descendants des populations qu’il massacra et asservit au nom de son tyran de maître. Ceci montre à l’évidence que les peuples jadis opprimés par la monarchie et la république française se sont réappropriés leur histoire et refusent la version falsifiés qu’on leur a servi durant des siècles afin promouvoir le mythe mensonger, et inventé de toutes pièces, de « l’indivisibilité de la république » qui n’est que l’outil d’asservissement des provinces au pouvoir central jacobin. Et puisque Besançon est sur la sellette, que les Bisontins d’autrefois soient à l’honneur car ils le méritent grandement : quand des plénipotentiaires français durant le siège,  vinrent sommer la ville de se rendre ils vidèrent négligemment des bourses d’or sur le parquet de l’hôtel de ville… Les chefs Bisontins, leur mirent l’épée sur la gorge et les forcèrent à ramasser une à une les pièces d’or de la corruption… Et quand après de terribles combats la résistance militaire devint impossible, le peuple se souleva car il voulait continuer à se battre et il fut difficile de lui faire accepter la reddition. Le pays fut occupé, mais les Bisontins pendant longtemps se firent enterrer face contre terre, pour ne pas voir de leurs tombeaux, l’ennemi français fouler le sol de leur patrie… Bon sang ne saurait mentir et il était impossible qu’il ne restât pas quelque chose d’une si noble conduite….  Un ban d’honneur pour les Bisontins !!!

Les Nouvelles Niçoises, mai 2007

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