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7 mai 2007

Les Niçois depuis toujours sont un peuple libre

Au lieu de faire apprendre La Marseillaise aux enfants dans les écoles niçoises, on ferait mieux de leur enseigner l’histoire de Nice, la vraie, pas celle revue, corrigée et enseignée par les Hussards Noirs, serviteurs du pouvoir jacobin. L’hymne guerrier d’un pays déliquescent, sans morale et en faillite qui a fait tant de mal à Nice (en particulier lors de l’occupation de 1792-1814, de l’annexion de 1860, de la répression de 1871 et de tout ce qui a suivi), ne signifie plus grand-chose aujourd’hui, mais jadis, il a signifié le malheur pour nos ancêtres : c’est au son de cet hymne que les révolutionnaire français sont venus piller le Pays de Nice, l’inonder de sang et réduire ses habitants à la carte de pain.

Quand on se penche sur les documents d’époque, on se rend compte jusqu’à quel point la puissance annexante est allée dans la falsification de notre histoire ; sans vergogne, elle a gommé notre passé pour y substituer le sien. L’un des ayatollahs de la fausse culture niçoise qui sévit dans le monopole de presse, après avoir sévi à l’université, met maintenant un peu d’eau dans son vinaigre, contraint et forcé, mais pour mieux continuer à édulcorer l’essentiel. On biaise, on évoque l’historien Durante, mais on ne le cite pas dans le texte. Les cœur jacobins ne peuvent admettre une vérité qui nie la légitimité de la puissance annexante à Nice, les portefeuilles jacobins ne peuvent renier le pouvoir qui les alimente, les universitaires jacobins s’accrochent déses-pérément à la version officielle, qui aujourd’hui en plein naufrage, est embarquée dans les bagages de Marianne, sur le radeau de la Méduse…

Nous avons toujours été un peuple libre et rebelle à toute autorité étrangère : la liberté que l’on nous a confisquée en 1860 était séculaire, et nous pouvons regarder de haut les soi-disant valeurs de la République qui ne sont qu’une pâle et très tardive copie des nôtres. Nous étions libres, près de huit siècles avant que la Révolution française ait prétendu inventer la liberté !
Voici ce qu’écrivait l’historien niçois Durante en 1823 :
“L’indolence des comtes d’Arles, plus occupés d’amourettes que du soin de l’administration de leurs Etats, fit enfin naître les Municipes. Cette révolution, fruit de l’abandon du prince et des progrès de la civilisation, changea les destinées de la Provence, et constitua quant au civil, le gouvernement libre de plusieurs villes importantes, telles que Nice, Grasse, Brignoles, Apt, Tarascon et plusieurs autres ; réunies d’intérêts et de principes, elles formèrent une espèce de nouvelle fédération, semblable à celle qui avait si longtemps protégé les villes maritimes de l’Italie (…) En 1011, les municipes étaient déjà établis… Les principales Municipalités provençales se déclarèrent successivement indépendantes, et affermirent entre elles la jouissance de leurs droits communs, au moyen d’une fédération capable d’en imposer au souverain ; les seigneurs particuliers, que les villes adoptèrent, n’avaient point une autorité suprême. C’étaient des chefs militaires choisis parmi les plus braves et les plus éprouvés, chargés en cas de guerre de veiller à la défense commune et de faire exécuter les lois dans l’intérieur de chaque cité. La noblesse et la haute bourgeoisie, constituées en corps municipal, formèrent une sorte de représentation oligarchique, dans laquelle résidait essentiellement la force du gouvernement. Ce corps favorable au com-merce, à l’industrie, à l’agriculture, s’attacha a contenir la puissance ecclésiastique…”

“L’histoire de la Provence n’offre aucun document authentique, d’après lequel on puisse connaître, si depuis 1066, les comtes de Forcalquier qui s’étaient séparés des comtes de Provence, exercèrent une autorité directe sur la ville de Nice : nous avons trouvé au contraire, que dès l’année 1108 elle portait le titre de Municipalité, avait ses magistrats particuliers, et jouissait d’une juridiction libre dans toutes les affaires tant civiles que criminelles (…) Raimbaud d’Orange, vaillant capitaine de son temps, eut sous son autorité immédiate le commandement de la force armée et l’exécution des lois émanées du pouvoir consulaire. Voilà comment se forma ce gouvernement mixte d’aristocratie et de républicanisme, qui se conserva longtemps indépendant, et dont on retrouve encore quelques traces dans l’administration municipale actuelle de la ville de Nice. Elle en puisa les principaux éléments dans les républiques italiennes, particulièrement dans celles de Gênes et Pise, rivales de puissance et de commerce, dont l’état florissant invitait les autres peuples à rechercher les mêmes avantages. Ces idées de prospérité et d’indépendance gagnèrent insensiblement les esprits en Provence, surtout dans les villes maritimes, de sorte que l’affranchissement des communes suivit celui des municipalités fédérées !”

“Nice et Pise conclurent, par traité du mois d’avril 1115, une alliance offensive et défensive, dans lequel on stipula de réunir leurs forces au besoin, non seulement contre le comte Raymond Béranger, mais encore envers et contre tous autres princes et seigneurs qui menaceraient le gouvernement des deux Républiques. Les Pisans couvrirent de leurs galères le littoral de la Provence et se montrèrent en même temps sur les rivages de la catalogne ce qui détermina Raymond Béranger à différer l’exécution de ses projets hostiles (…)  Nice devait avoir acquis beaucoup d’influence maritime ; car comment supposer, autrement, qu’une population sans marine et sans trafic commercial eût jamais pu obtenir l’alliance d’une République qui couvrait la Méditerranée de ses nombreux vaisseaux…”

“… Le jeune Raymond Béranger, à peine sorti de la tutelle, somma les habitants de Nice de rentrer dans l’obéissance. Ceux-ci, électrisés par le courage du premier consul Rostaing Badat, prirent les armes, résolus à défendre leur liberté. Le comte fit alors marcher une armée puissante sous les ordres de son lieutenant Grimaldi de Grimaldis, seigneur d’Antibes et amiral des galères de la République de Gênes. On lit dans le diplôme portant commission à cet officier de réduire la ville de Nice à l’obéissance, que les rebelles ne méritaient aucun pardon (…) la ville de Nice ne tarda pas à être investie par terre et par mer car les galères génoises vinrent se joindre à l’armée provençale ; cependant les habitants opposèrent à ces forces réunies une opiniâtre résistance à laquelle le comte était loin de s’attendre. Impatient de venger cet affront, Raymond Béranger se rendit lui-même sous les remparts de la ville pour exciter le courage de ses soldats (..) tous les citoyens jurèrent de s’ensevelir sous les ruines de leur ville. Le lendemain les troupes provençales escaladèrent les remparts ayant le comte à leur tête. Ce prince, emporté par la soif de vengeance, s’avança imprudemment au plus fort de la mêlée ; bientôt percé d’une flèche, il tomba noyé dans son sang au pied de ces mêmes murailles qu’il avait juré de détruire. Au bruit de sa mort, l’épouvante se mit parmi les assaillants ; repoussés de tous côtés, ils levèrent le siège en toute hâte et se sauvèrent au delà du Var, abandonnant presque tous leurs bagages ! C’est ainsi que cette victoire inespérée sauva la ville de Nice d’un grand désastre et rétablit dans toute sa force le gouvernement républicain et l’autorité consulaire.”

La relation de Durante serait beaucoup trop longue à publier, mais nous relaterons brièvement un autre événement important qui suivit cette victoire ; il prouve que par la guerre ou la négociation, les Niçois conservèrent leur liberté, malgré l’invasion armée des forces provençales.

En mai 1176, le roi Alphonse Ier d’Aragon (cousin de feu Raimond Béranger) aidé par les Grimaldi de Gênes et de Monaco, se porta vers Nice et encercla la ville par terre et par mer. Les Niçois acceptèrent de négocier mais refusèrent d’ouvrir les portes de la ville. Alphonse, prudent, et instruit par l’expérience malheureuse de son cousin, préféra dresser son camp dans la plaine du Var, qu’attaquer Nice.

C’est là que le 8 juin fut signé un traité de paix. Les Niçois s’engagèrent à lui verser 25 000 sous mégoliens et en promirent 2 000 autres, mais pendant dix ans ils ne seraient pas tenus de fournir des hommes pour la guerre. Mais surtout, ils se virent confirmer tous leurs privilèges passés ou présents et cas rarissime, même ceux qu’ils pourraient avoir dans l’avenir, ainsi que la rémission de toute peine civile et criminelle aux Niçois présents et à venir !

Cette absolution sans limite dans le temps, cette confirmation par avance de privilèges futurs et indéterminés, ainsi que le pouvoir  “perpétuel” d’élire leurs consuls, constituent le fondement juridique incontestable des libertés de Nice. L’acceptation formelle par la Provence de toutes les libertés de Nice, présentes et futures, engage les héritiers successifs du comté de Provence, le dernier en date étant la République française…

Nous terminerons donc par le texte de cette charte historique, capitale pour Nice, qui est conservée aux archives municipales de notre ville : “Au nom de Dieu, faisons connaître à tous, que Nous Alphonse, roi d’Aragon par la grâce de Dieu, comte de Barcelone et marquis de Provence, avec nos frères Raimond Béranger et Sanche, d’après l’avis de notre Cour, de bonne foi et sans fraude, nous accordons et rendons la paix et notre bon vouloir plein et entier, avec rémission de toutes les peines civiles et criminelles, aux Consuls et à tous les citoyens de Nice, présents et à venir. Nous leur accordons et confirmons le Consulat avec toutes ses justices et sentences, tant des causes criminelles, que pécuniaires et civiles ; le pouvoir perpétuel d’élire leurs Consuls et Magistrats ; nous leur confirmons les coutumes, us, privilèges qu’ils ont eus et qu’ils auront ; en même temps ceux que possède ou peut posséder ladite université ou quelqu’un des citoyens de ladite ville de Nice.” Et quand Nice a définitivement rejeté la Provence, tous ces privilèges ont été confirmés par l’acte de dédition à la Savoie en 1388…
Qui après avoir lu cet acte peut prétendre de bonne foi que Nice n’a jamais été une ville libre et que les Niçois n’ont jamais eu aucun droit ?

Les Nouvelles Niçoises, mars 2007

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