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24 avril 2008

Niçois et Occitans aujourd’hui

Aujourd’hui, deux petits partis politiques opposés sont censés représenter cette Occitanie théorique, aux contours flous, composée de régions qui n’ont pas d’histoire commune et des intérêts divergents : le POC (parti Occitan) et le PNO, dont nous avons parlé plus haut. Ce dernier, fondé en 1959 plafonne depuis à une centaine d’adhérents et cultive le romantisme “fontanien” en souvenir de François Fontant qui en fut le fondateur ; de sensibilité de gauche, bien que non déclarée, il n’a pas hésité à se ranger sous la bannière du président du parti Radical gardois lors des dernières régionales. Le POC lui, est présent dans certaines sous-instances européennes (RPS), et fait de la politique française, en tant que satellite habituel de la gauche. Les “Occitans” militants, comme leurs ancêtres poursuivent le rêve de prendre Nice dans leurs filets. Occultant le passé et profitant de la méconnaissance de l’histoire ils se présentent, avec fifres, tambourins comme des défenseurs de la langue et de la culture pour tenter de racoler ceux qui chez nous ne voient que l’apparence des choses ; les manifestations unitaires bon enfant organisées à Béziers ou Carcassonne donnent le change ; mais Bacchus y noie le poisson Niçois dans ses tonneaux tout comme l’Orphée occitan et sa lyre s’efforce de séduire quelques jeunes Niçois amateurs de musique du terroir. Mais tout ceci masque le vrai et seul problème qui n’est ni culturel ni linguistique : la survie économique et politique de Nice, écrasée par Marseille et Paris.

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Du côté Niçois la LRLN d’Alain Roullier a repris le flambeau vaillamment porté par Pierre Isnard et ses camarades. Aujourd’hui, les querelles orthographiques n’intéressent plus guère que quelques universitaires érudits ou prétendus tels qui en font leur fonds de commerce ; ce petit monde se déchire pour un accent en savourant le plaisir ineffable de donner des leçons et se regarder le nombril ; mais certains qui pontifient dans ce sérail font parfois des bourdes magistrales car ils n’ont pas l’esprit Niçois et leurs traductions passent par le prisme intellectuel et linguistique français, lequel dénature leurs écrits niçois. La véritable lutte pour Nice aujourd’hui est politique et les enjeux sont économiques ; elle ne se borne pas au respect jaloux des recettes de cuisine et des festins traditionnels comme le voudraient certains ennemis de Nice. Alain Roullier avait accepté il y a quelques années de rencontrer des représentants du POC à Aix, dans l’espoir d’éteindre enfin cette guerre des Montaigus et des Capulets entre Niçois et provençaux ; l’affaire avait tourné court immédiatement, quand il s’aperçut qu’il assistait en fait à une réunion gauchiste constituée en tribunal révolutionnaire, avec des gens qui considéraient les défenseurs du particularisme niçois comme ni plus ni moins que des fascisants et les Niçois comme des richards du même acabit…

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Le président du PNO, homme plus fin, et désireux de se rapprocher de la LRLN invita un an plus tard Alain Roullier à une réunion de son mouvement. Il fut bien reçu mais une arrogante fausse note montra que les blessures du passé n’étaient pas cicatrisées : après que le président de la LRLN ait expliqué et justifié le particularisme niçois, un jeune responsable occitan albigeois osa dire : “je suis contre ces particularisme qui sont des microcosmes…”. La réponse du président de la LRLN tomba cinglante, dans un silence gêné : “Jeune homme, vous venez d’Albi, une fort belle petite ville… et vous oubliez que le microcosme dont vous parlez, c’est la cinquième ville de France…” La rupture de relation fut consommée quand le président du PNO se laissant probablement circonvenir par quelques ambitieux amoureux des honneurs au point même de ne pas craindre le ridicule, laissa mettre en place un “gouvernement occitan”, fantôme désincarné chargé de “gouverner les sept provinces de l’Occitanie”, rien que ça… Parmi ces provinces figurait la Provence dans laquelle était censé se trouver le Pays de Nice qui se voyait du coup lui aussi “gouverné” théoriquement par ce gouvernement virtuel et autoproclamé… Cette initiative, bien que ridicule, traduisait le même esprit dominateur qu’autrefois ; inepte en soi ce “gouvernement du vent” qui n’a même pas séduit les associations occitanes, était cependant inacceptable sur le principe pour les Niçois. La rupture était consommée.

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Au début de cette année 2008 où l’on fête le 900e anniversaire de la proclamation de l’indépendance de Nice en 1108, le PNO a choisi de réunir un petit “congrès” à Nice, sans doute pour tenter d’y établir une minuscule tête de pont ; cette réunion ressemble fort à de la provocation. D’autant que des responsables de ce parti dont un au moins collabore avec des universitaires niçois qui falsifient l’histoire de Nice ont critiqué la LRLN dans la presse locale. Le président de la LRLN leur a répondu vertement par la même voie. Tant que les Occitans se croiront supérieurs aux Niçois et voudront les intégrer, la paix et l’amitié ne seront pas possibles, malgré les fifres, les tambourins, la musique et la piquette… La défense de la langue d’Oc mise en avant par les partis occitans est certes légitime en Occitanie ; mais exportée à Nice en même temps que la graphie provençale, elle est n’est un paravent qui cache un désir d’hégémonie culturelle, économique et politique sur une ville qui a toujours refusé de s’inféoder à la Provence. Nice est capable de se gouverner toute seule ; elle a sa propre culture et n’a aucune raison de se fondre dans celle de la Provence.

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Pour l’instant, Nice subit de cruelles réalités économiques et politiques, notamment le vampirisme de Marseille qui est, rappelons-le, une capitale occitane. A la veille des grands bouleversements structurels qui s’annoncent en France du fait de la faillite du système jacobin, il n’est pas question que Nice, comme à l’ordinaire, soit le wagon de queue du train marseillais… Nice doit être la capitale de sa propre région et recouvrer ses droits anciens, ce qui est conforme à l’histoire et à la justice.

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