Que pensez-vous des résultats du premier tour des municipales ?

Nice a résisté au système Estrosi, en plaçant ses principaux concurrents. Le maire que l’on disait derrière le candidat socialiste est devant lui. Mais beaucoup trop de Niçois, et en particulier les « Niçois administratif » se font des illusions. Des illusions sur la capacité de M. Estrosi à gérer la ville, et des illusions sur l’état de la France. Quand on a élu M. Sarkozy  triomphalement à Nice (avec il faut le dire un nombre très important d’abstentions) j’ai dis à mes proches : « dans huit mois on lui jettera des pierres ». Et bien je dirai de même, si par malheur M. Estrosi était élu maire de Nice.  Je ne suis pas devin mais seulement logique : comment croire à des promesses éhontés alors que celui qui les fait ne pourra manifestement pas les tenir ? Bien sûr, il est facile de se cacher la tête dans le sable comme l’autruche ; c’est confortable : il fera ceci ou cela, il donnera, il résoudra ect, ect…. Il fera tout et nous n’aurons aucun effort à faire… C’est de la lâcheté morale pure et simple. Quand on ne veut pas voir la vérité en face, on ne conjure pas les périls, on les subira de plein fouet. Voilà ce qui risque d’arriver à Nice et qui arrivera inéluctablement si M. Estrosi est élu.

Comment analysez-vous ce résultat ?

Il semble qu’un nombre importants d’électeurs se sont défoulés et ont voulu montrer leur mécontentement. Bien, maintenant qu’ils ont fait, je pense qu’ils vont passer aux choses sérieuses : qui va diriger Nice durant six ans ? Manifestement, le passé et le présent prouvent que M. Estrosi n’est pas apte, à gérer Nice. Non seulement il n’en a pas la stature, mais les problèmes qu’il a semés en Nouvelle-Calédonie montrent sont autoritarisme et son manque de diplomatie. Pour le reste, il suffit de se remémorer toutes les affaires niçoises pour en juger. Ceux qui ne veulent pas voir la réalité porteront une très lourde responsabilité. Comme des moutons de panurge ils se précipitent dans le précipice, mais pire encore, ils y entraînent Nice. Je pense néanmoins que ce premier tour est, disons, un tour « d’humeurs », le second sera, je l’espère, un tour de bon sens. Le maire n’a pas subi l’effondrement prédit par le monopole de presse et il est normal que les Niçoises et les Niçois aient manifesté leurs sympathies particulières à diverses tendances. Le choix étant maintenant restreint, je pense qu’ils iront à l’essentiel : éviter à Nice d’être embarquée dans l’aventure estrosienne dont nous suivons les édifiantes péripéties depuis 25 ans. Ce serait suicidaire, et on ne suicide pas par mauvaise humeur, on prend sur soi et l’on fait ce qu’il faut faire.

Et des cantonales ?

Dans le 1er canton il était difficile de résister aux deux candidats très médiatisés. Nous avons essayé et nous pouvons faire barrage au système Estrosi. Je me suis retrouvé en 3e position devant les représentants de partis nationaux, c’est un signe fort. Partout, les candidats que soutenaient la Ligue ont bien résisté. C’est prometteur pour l’avenir. Le monopole de presse niçois a indiqué que j’avais fait le plus mauvais score des candidats soutenu par le maire ; mais en réalité, je passe avant les Communistes, le MoDem, les Verts, le Front National etc. Je suis habitué aux gracieusetés du monopole à mo, égard. Je ne vous dirai pas ce que j’en pense. Les footeux déploient souvent un calicot au stade, où il est inscrit : « Nice-Matin, journal de propagande anti-niçois ». je n’ai rien à rajouter, sinon qu’au vu de sa ligne rédactionnelle lors de la présente campagne électorale, les footeux sont encore indulgents.

Que pensez-vous des chefs de liste aux municipales ?

Le maire est serein et très lucide, il pense au sort de Nice et non à lui-même, M. Allemand semble être sur un nuage rose et rêver obsessionnellement à la mairie de Nice, son mandat régional ne suffisant pas à satisfaire son appétit politique ; M. Estrosi dévide mécaniquement ses écheveaux de promesses et d’illusions comme il le fait depuis six mois, même s’il semble lâché par Paris ; M. Mottard pour qui j’ai quelque estime à titre personnel, au point d’avoir appelé à voter pour lui en 2001 au second tour des municipales, va être éliminé provisoirement de la vie politique et c’est dommage, mais lui a un emploi contrairement à d’autres, ce qui lui permet de demeurer un homme libre, chose rare en ce bas monde. M. Cael fait de la politique et ses électeurs niçois s’intéresseront de l’espère au sort de Nice, plutôt qu’aux consignes et combinaisons parisiennes. Madame Schénardy a pris ses responsabilités ce qui est tout à son honneur… quant aux petites formations, le défaut de proportionnelle, les prive d’expression et les contraint à s’agglutiner à de grands partis ou à se faire laminer, ce qui est regrettable.

Que dites-vous aux Niçois à cette heure ultime ?

Il n’y a que ceux qui ont des œillères ou qui ne veulent pas voir qui privilégient une étiquette politique à l’homme qui l’a collée au front ; en ce qui concerne qui vous savez, il se l’est décollée du front et n’ose même plus la faire figurer sur les affiches… cette attitude est tellement  lamentable, que même si j’étais un de ses clients, je ne voterai pas pour lui. Cela montre son caractère, ou pltôt son manque de caractère. Les Niçois sont suffisamment informés, du moins je l’espère, pour éviter le pire à Nice. M. Estrosi a osé je crois parler du « holdp-up démocratique » auquel se serait livré le maire, c’est un comble ! M. Estrosi est conseiller général, député, président du conseil général, secrétaire d’Etat, son second, M. Ciotti est député, et il veut devenir conseiller général…

Cette outrance dans la cumulation est non seulement malsaine mais antidémocratique d’autan qu’elle est appuyée par d’énormes moyens. On ne peut laisser tomber Nice et le département dans les mains de cumulards qui entassent les mandats électoraux comme s’ils en faisaient collection ; la démocratie voudrait que chaque tendance soit représentée dans les instances municipales, régionales et départementales de manière à garantir un équilibre. On me rétorquera que les citoyens votent ; je répondrai qu’ils ne votent plus car ces sont souvent élus par une fraction non majoritaire du corps électoral, quand un élu ne représente que le quart des inscrits, il ,’est pas légitime ; les gens ne votent plus parce qu’ils sont écœurés par ce système verrouillé qui confisque la démocratie au profit des partis. Quand on a vu durant plus de six mois cet incroyable matraquage médiatique en faveur de M. Estrosi dans la presse régionale, on ne se fait plus d’illusion sur leur « démocratie » ; c’est un mot souillé, décati, qui fait honte eu égard à la situation réelle.

Je veux dire aux Niçois que six ans c’est long et l’on peut durant ce temps faire beaucoup de dégât irréparables. Ne cédez pas aux sirènes qui promettent à Nice un paradis de pacotille. Sarkozy vient de sceller le destin de Nice en choisissant un tracé de TGV passant par Marseille, ce qui freinera le tourisme dont elle a besoin pour vivre. Le ministre-candidat s’est gargarisé de sa position au gouvernement pour aider Nice : quelques jours avant les élections le président de la République annonce un train d’aides à Marseille, un tracé de TGV qui défavorise Nice et il déclare la bouche en cœur que la capitale française de l’Union méditerranéenne sera Marseille. Et M.Estrosi son « ami » est ministre ! Alors à quoi devons-nous nous attendre s’il est élu, puisqu’il devra laisser son ministère !!

Qu’est-ce que vous nommez « le système Estrosi » ?

Tout le système Estrosi est virtuel, il tien sur les effets d’annonces et la puissance médiatique. On « communique » on annonce n’importe quoi, n’importe comment, plus c’est gros, plus cça passe. La communication sert à anesthésier les gens par de doux rêves, qui leur font oublier le triste quotidien. Parler sans cesse, affirmer que l’on fera et en rajouter toujours plus, voilà à quoi certains passent leur temps ; on les voit partout, dans la presse, dans les inaugurations, aux funérailles, dans les festins… Ils sont en avion, en bateau, en hélicoptère… Quelqu’un qui travaille vraiment ne peut que s’interroger : mais où prennent-ils le temps pour traiter les dossiers ? la vérité c’est qu’ils se moquent des dossiers, parce que le vrai travail laborieux ne se voit pas ; eux occupent le terrain, le champ médiatique, ils sont là où le public peut les voir… Et à force de les voir le public s’habitue à eux et comme ils sont partout à la fois, on pense qu’ils sont sur tous les fronts… Leur seul front c’est la captation de l’image… il faut être sur la photo ou devant le champ des caméras… car cela apportera des votes lors des élections. Le système est totalement corrompu car en plus ils vampirisent la valeur des autres : on se fait filmer serrant la main d’un grand sportif, alors que l’on ne fait pas de sport, d’un grand médecin, alors que l’on se moque de ses travaux, d’un grand peintre, alors que l’on apprécie pas la peinture… Et l’image du politique est associée dans le public au sport, à la médecine, à la peinture, etc. par la seule magie de l’image. Mais l’image ce n’est qu’une apparence alors que gérer c’est du concret. Les politiciens d’aujourd’hui sont pour la plupart des personnages de théâtre, voilà pourquoi tput va si mal dans ce pays. Et MM Sarkosy et Estrosi illustrent parfaitement mes propos.

Il faut que les Niçois opposent leur bon sens traditionnel à la démagogie pure, qu’ils restent fermes, écartent les outrances, et votent en bons pères de  famille comme on dit. Dans la situation actuelle, nous ne pouvons que rejeter M. Estrosi et reconduire M. Peyrat qui est maintenant entouré de la société civile et débarrassé de ceux que nous avons subis. Ces derniers se retrouvent sur la liste Estrosi…

Que pensez-vous de la liste de M. Estrosi ? 

On y retrouve toute la bande qui à ruiné Nice et à fait porter le chapeau à Jacques Médecin. Ils se sont faits tous petits à sa chute, et puis, peu à peu, ils sont revenus… et maintenant ils bombent le torse. Le père de l’un d’eux a détourné 400 millions dans l’affaire Nice-Opéra et son épouse a touché des subventions injustifiées… j’en passe et des meilleures. Et ils parlent d’honnêteté ! Il y a aussi un « historien » qui n’a jamais rien écrit du tout et qui connaît l’histoire de Nice comme moi le langage Batéké, un journaliste-écrivain qui fait de la compilation, une ancienne quart-de-gloire de la télévision… Ceux qui vont voter cette liste hétéroclite porteront au pouvoir une nouvelle fois, une bonne partie de ceux qui ont sévi à la mairie. Quant ç la tête de liste, nous en savons assez sur lui pour que je n’en parle pas.

Le mot de la fin ?

Je dis aux Niçoises et aux Niçois : soyez responsables, réfléchissez bien, privilégiez le solide aux bulles de savon et ayez bien conscience qu’une mandature dure six ans. Si vous vous trompez, c’est vous et nous tous qui en subirons les conséquences. Mais ceux qui se sont laissé berner, devront subir en silence et ne pas se plaindre. J’ai confiance dans le bon sens des Niçois, et je forme les vœux pour que Nice ne tombe pas dans des mains malfaisantes.

Issa Nissa !