Cette étonnante déclaration est tombée comme un couperet sur le cou de M. Estrosi. Elle le prive de son principal argument, ç savoir le soutien qu’il pourrait apporter à Nice du fait de sa présence au gouvernement. Adieu veaux, vaches et cochons… ceux qui imaginaient ou prédisaient une pluie d’or sur Nice peuvent mettre leurs espoirs en berne. Cet argument était déjà ridicule en soi du fait que l’Etat est en faillite et qu’un particulier dasn la même situation n’échapperait pas à la déconfiture ; comment croire à telles sornettes ? l’Etat transmet de plus en plus de compétences aux régions en leur laissant le soin d’en assurer la charge financière, des milliers de postes seront supprimés cette année dans la fonction publique, le remboursement de nombreux médicaments est minoré, tout augmente, on prévoit des taxes sur le poisson, les hôtels etc. et le pire est à venir.
Il faut être naïf pour croire à la « pluie d’or » alors qu’il faut s’attendre à Nice comme ailleurs à une pluie de factures, de hausses et de taxes. L’Etat, en France a tellement réduit les citoyens au statuts d’assistés, que même en faillite on rêve encore de subventions.Beaucoup de gens n’ont pas encore bien compris ce que signifie la faillite de l’Etat, ils en parlent comme si cette douloureuse vérité était une abstraction. Ils n’ont pas conscience que ce sont eux qui sont en faillite et qu’ils devront payer.
M. Estrosi a aussitôt annoncé qu’il quitterait le gouvernement s’il était élu maire de Nice, sans bien sûr préciser, le bon apôtre, que cet acte présenté comme un sacrifice, lui était imposé et ne résultait pas de sa volonté. Pas un mot n’ont plus sur ses promesses passées. Tout l’Art de passer discrètement ce qui gêne en pertes et profits. Alors, les cent projets, mirobolants qui va les financer ? Compte-t-il faire comme au Conseil général qui a vu sa dette passer de 93 million € en 1993 à 542 million € aujourd’hui ? M. Estrosi ne sait donc pas compter, il ne sait apparemment pas que dans un bilan, tout débours doit être compensé par une recette. Il conviendrai qu’il chiffre ses projets démagogiques (pour certains irréalisables ou inutiles) et dise franchement aux Niçois combien ils devront payer. Et pendant combien de générations, car la grande mode, c’est de reporter sur les générations futures les dettes que fait celle-ci. Cette pratique immorale est maintenant admise, ainsi nous laisserons à nos enfants, un monde pollué, une économie ruinée, une immoralité croissante, une perte d’identité, et en prime, une montagne de dettes ! Compte tenu de tout cela, ceux qui envisagent de voter pour M. Estrosi devraient signer un engagement de payer seuls les dettes qu’il fera.
L’annonce de la mise en demeure, puis de la pirouette estrosienne fait des vagues. Sur un site Internet on peut lire : « Pas encore élu, il nous ment déjà ! Voilà le premier mensonge d’Estrosi : n’avait-il pas affirmé qu’il profiterait pour aider Nice à se développer, qu’il pèserait de tout son pods pour aider Nice ? Sa dernière annonce apparaît fortement comme une tentative catastrophée pour tenter de sauver les apparences et s’assurer de gagner une ville qui semble bel et bien se refuser à lui ». L’on peut s’interroger aussi à juste titre avant de voter sur la hâte que l’on semble avoir à Paris de se débarrasser de M. Estrosi pour le refiler aux Niçois : il a, il est vrai, rallumé le feu en Nouvelle-Calédonie et accumulé les fautes et boudres ; le classement des ministres pour leur efficacité publié par Le Point en janviers dernier le classait 27e avec 9,4/20… il a dû encore baisser depuis l’affaire du Falcon à 138 000 €. Sans doute aussi, les RG ont-ils fait remonter à Paris le tintamarre provoqué par la bruyante batterie de casseroles que l’on a ressorti des placards et qui traînent sur tous les sites Internet. Depuis 25 ans, il a en effet abondamment alimenté la chronique sulfureuse Niçoise comme le rappellent toutes les coupures de presse de l’époque. Certains à Paris, semblent vouloir profiter de l’aubaine des municipales pour mettre M. Estrosi sur la touche et le reléguer loin de la capitale. Ils sont bien gentils, mais ils auraient pu l’envoyer ailleurs.