Nous pouvons lire en page 17 du livret programme du maire de Nice : « Notre ville a tout pour elle et il lui manque encore quelque chose d’essentiel : l’aisance économique dont chaque Niçois devrait profiter. Nous n’avons rien à envier à nos riches voisines. Nice est plus belle et son histoire si forte qu’elle nous a donné un sens de la culture et une force de caractère qui en augmente l’attrait. Notre baroque, notre fierté (que Catherine Ségurane, Giueseppe Garibaldi et tant d’autres héros ont illustrée) notre goût de l’indépendance, notre méfiance d’un pouvoir central qui, siècle après siècle, nous a toujours trahis ont fait que Nice ne sera jamais une ville tout à fait comme les autres, et c’est bien son charme. A nous d’en faire un atout définitif… Récupérons, le mythe niçois… » Enfin, voilà ce que les Niçois voulaient entendre !
Qui voyons-nous en face ? Le principal concurrent du maire représente aujourd’hui ce « pouvoir central qui nous a toujours trahis » et qui veut maintenant mettre la main sur la ville, au point que l’Express n’hésite pas à titrer en première page : « Nice, la razzia d’Estrosi ». Nous sommes déjà sous la tutelle tatillonne d’un préfet qui pour des raisons politiques peut freiner notre développement et mettre un éteignoir sur nos légitimes souhaits ; mais cela ne suffit point encore, l’on veut qu’un membre du gouvernement installe le jacobinisme parisien pur et dur à la mairie de Nice ; le personnage missionné à cet effet méprise notre spécificité et annonce la couleur : il veut réhabiliter le dictateur Napoléon III de sinistre mémoire qui renversa la République dans un bain de sang, et pour parler de « sa » Nice met en exergue des héros qui ne sont pas niçois… Il agite la baguette Sarkosy (qui n’est plus magique du tout depuis qu’elle ne sort que des impôts nouveaux du chapeau de prestidigitateur de son propriétaire), il monopolise les médias réduit à l’état de vulgaire claque de théâtre, il promet tout et n’importe quoi à profusion comme jadis on amadouait les « indigènes » avec des verroteries pour s’emparer de leur pays en douceur… Avec moi tout est possible ! Ben voyons, traversons avec lui l’Atlantique à la nage d’une traite, montons sur l’Everest en chemisette, pourquoi pas sur la lune à trottinette et gagnons au Loto toutes les semaines…
Il suffit de demander… Dans une ville frappée par la crise économique, une ville qui subit de plein fouet les conséquences de la désastreuse gestion de la France, cette logorrhée de promesses fallacieuses est vraiment indécente.
Ceux qui pourraient être tentés par le faiseur de miracles doivent y réfléchir à trois fois. Si le bon sens niçois ne prévaut pas sur la démagogie effrénée portée par le vent parisien, le réveil sera très difficile car le paradis qu’il nous promet conduit tout droit sinon à la l’enfer, du moins à dissipation des deniers publics et à l’augmentation des impôts locaux. Quant à ses prises de positions ultra-nationalistes en Nouvelle-Calédonie au mépris des accords négociés et signés, elles constituent déjà de fait une grave menace et un avant-goût de ce qui nous attend : la main de fer du pouvoir jacobin achèvera d’étrangler l’identité niçoise…
Le feu d’artifice de paillettes que ce seigneur généreux vous fait miroiter aujourd’hui pour vous appâter, c’est vous qui le paierez demain par des augmentations d’impôts, car les « cadeaux » n’existent pas : dans un bilan, quand il y a une dépense, il faut une recette… Apparemment, il a oublié naguère cette règle comptable de base dans ses propres affaires commerciales à Nice, ce qui a conduit au résultat que l’on sait et il ne fait pas lui donner l’occasion de se laisser aller aux mêmes errements avec notre argent ; d’autant que les récents évènements prouvent qu’il n’est pas économe des deniers publics ; gaspiller 138 000 euros pour louer un jet privé inutilement dans la situation où est le pays est un acte totalement irresponsable et insultant pour ceux qui ont du mal à joindre les deux bouts. C’est une poussière dans le déficit, mais sur le principe c’est odieux.