On comprend vraiment pourquoi les jeunes au stade étendent des banderoles qualifiant le monopole de « journal de propagande anti-niçois » ! L’affaire de Napoléon le Petit a permis au monopole qui avait déjà égratigné Garibaldi cet été (en le qualifiant entre autres de « général autoproclamé) de se surpasser cet hiver en donnant très largement la parole à ceux qui vantent « les mérites » de « l’avorton napoléonien » (comme le qualifiait Henri Sappia), ainsi qu’aux désinformateurs patentés.
Ainsi, M. Estrosi déclare dans le monopole « qu’il ne peut que soutenir la réhabilitation de l’homme politique et de son œuvre » citant : « l’entrée en France dans l’ère industrielle, le développement des Chemins de Fer, les avancées sociales indéniables, l’ouverture du canal de Suez et le rattachement du comté de Nice à la France ». Ce n’est pas au Napoléonide que l’on doit l’entrée dans l’ère industrielle mais aux avancées techniques dans toutes l’Europe ; la condition ouvrière n’à jamais été pire que sous son règne ; l’avancée des Chemins de Fer et le canal de Suez ont été le support d’opérations financières colossales dont ont bénéficié les banques et Morny, le demi-frère de l’empereur ; le « rattachement » été qualifié par le Times de « farce la plus abjecte qui ait été joué dans l’histoire des nations » et de « trafic de chair humaine » au parlement anglais.
Et M. Estrosi a zappé l’expédition au Mexique qui coûta une fortune et beaucoup de sang ; le Napoléonide persuada Maximilien d’Autriche de ceindre la couronne mexicaine, pour une sordide affaire d’argent : récupérer la créance des banquiers Jecker… et ensuite il retira ses troupes et laissa fusiller Maximilien sans le moindre état d’âme.
Et pour finir, l’intervention de « l’historien » de service quand il s’agit de raconter des âneries sur l’histoire de Nice : « ce petit comté qui finalement avait toujours été italien, à savoir partie intégrante depuis 1388 du royaume de Piémont-Sardaigne… » ! En 1388, les Niçois traitèrent avec le comte de Savoie, le royaume de Piémont-Sardaigne fut crée quelques siècles plus tard, et le royaume d’Italie, après l’annexion de 1860 ! Et encore : « En décidant de consulter la population niçoise plutôt que de passer en force, Napoléon III ne prenait aucun risque, sauf celui d’être reçu triomphalement… » Là c’est le summum de la désinformation française sur l’histoire de Nice, on ne peut faire mieux, cela mérite une décoration française et de l’avancement !
Et la preuve absolue en est donné par la correspondance diplomatique connue et publiée : courrier de Constantin Nigra (ambassadeur sarde à Paris) à Cavour en date du 20 mars 1860 (le plébiscite ayant eu lieu les 15 et 16 avril suivants) : « …Le gouvernement français ne voulant pas s’exposer à la possibilité d’un échec éventuel, n’admet pas la votation préalable en Savoie et à Nice. Il n’admet même pas que l’on considèrent dans le traité une stipulation précise sur le mode de constater le vœu des populations. Il veut une cession pure et simple accordée par un traité.. »
Le plébiscite n’eut lieu que sur l’insistance formelle de Cavour qui craignait l’intervention des puissances européennes… Alors, « historien » ignorant l’Histoire ? Où hussard noir de la République qui falsifie sciemment l’histoire de Nice en pleine connaissance de cause ? Quand on pense que de telles gens enseignent à Nice, pontifient dans les colonnes du Monopole donnent des conférences, colportent des mensonges et reçoivent honneurs et dignités…
..
les Nouvelles Niçoises, janvier 2008