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12 novembre 2006

René Cassin et la Vocation humaniste de Nice

Alain Roullier, président de la LRLN répond à la candidature des "identitaires"...par la déclaration du Niçois René Cassin, prix Nobel de la Paix... sur la "Vocation humaniste de Nice"...

Il s'agit de l'article des Nouvelles Niçoises de Novembre 2006 :

« La LRLN et moi-même, entendons promouvoir là véritable identité niçoise et dissiper l’image fausse, réductrice et insultante qu’en donnent ceux qui détournent les symboles Niçois pour implanter ici les théories ultra nationalistes françaises et étrangères dont l’essence, bien qu’ils s’en défendent, est source de xénophobie et de racisme.

La déclaration de René Cassin sur la « Vocation humaniste de Nice » en date du 6 mai 1972, sera une réponse éloquente aux dérives que nous constatons, déplorons et combattrons. Ceux qui cachent leur violente intolérance derrière notre drapeau feignent d’ignorer que si Nice s’est effectivement  rebellé en 44 c’est précisément pour chasser à jamais les promoteurs de ces théories néfastes qui mènent où l’on sait. Le racisme est une lèpre qui fleurit outre-Var, chez nous, il n’à jamais eu droit de cité.

Certes, nous devons remettre de l’ordre dans notre ville et neutraliser les voyous trop souvent impunis, ce qui sera possible quand les Niçois reprendrons le pouvoir chez eux. Mais cette nécessaire fermeté doit trouver sa justification dans la raison, la justice, et le devoir de protéger notre société, non dans le racisme, lequel est absolument contraire à l’esprit Niçois et au bon sens. René Cassin rappellera hautement que le passé de Nice doit la conduire à jouer un rôle mondial de premier plan ; il convient de rejeter au plus vite les scories qui non seulement compromettrait son destin mais la déshonorerait.

L’ordre doit régner à Nice, mais par l’application du droit, car qui est raciste n’est pas niçois… »

Extrait de la déclaration de René Cassin, Prix Nobel de la Paix faite au centre universitaire méditerranéen de Nice :

« En m’invitant à traiter de la vocation humaniste de Nice, les organisateurs de ces journées d’examen de conscience ont, je pense, souhaité qu’un homme, élevé dans l’atmosphère niçoise mais conduit par la vie à habiter dans la capitale de la France et à voyager dans des pays et des continents variés, doté par conséquent d’un certain éloignement de notre cité, puisse se hasarder à une sorte de coupe d’œil profane sur l’ensemble du monde moderne, de ses besoins et de ses tendances en ce qui concerne celui qui se croit ou se veut le maître de la terre, je veux dire, l’Homme.

Comment Nice qui a été placée depuis des siècles dans un des plus beaux sites du monde au bord d’une des mers les plus belles et les plus favorables aux civilisations, a-t-elle pu servir et peut-elle servir l’Homme ?  Pour ma part, je tâcherai de répondre en m’appuyant tour à tour sur trois idées maîtresses :

1°) Nice, cité d’accueil de refuge et des d’échanges croissants.

Par son site même, que depuis longtemps j’ai osé mettre au rang de celui d’Athènes, mais aussi par son beau climat, par son environnement, par son emplacement central, aux confins entre la France et l’Italie, favorable aux voyages par tous moyens, Nice a, depuis deux siècles, attiré nombre d’êtres humains sur ses rivages fortunés. C’est un fait qu’en même temps elle attire une élite de la vie sociale et de la richesse. Nice est devenue un point d’élection pour les intellectuels, des artistes, affamés, les uns de repos, les autres de mondanités. Nietzsche, Berlioz, Marie Baskirtchef y ont écrit.

D’autres sont venu simplement se détendre sans produire d’œuvres. Une telle fonction s’avère d’autant plus capitale, que la tension et la trépidation de Monde moderne se sont accrues considérablement. La reconstitution de l’être humain surmené ou malade est un des objectifs essentiels des médecins et sociologues de tous pays. A Nice, cité refuge pour êtres humains, cette fonction s’agrandit au plus haut point : Nice est devenue un refuge d’importance grandissante pour les êtres humains venus des montagnes infertiles pour trouver du travail, chassée de leur patrie ou volontairement exilés, privé de l’autorité d’un Etat quel que soit son régime.

Elle apporte par son accueil et son environnement éloigné de la politique, un réconfort à des milliers d’hommes et femmes devenus des épaves ou menacés de le devenir, une patrie. N’a-t-elle pas reçu récemment des milliers de Français rapatriés en provenance d’Indochine, de la Tunisie, du Maroc et surtout de l’Algérie ? N’aurait-elle que ce rôle humaniste, compterait déjà parmi les lieux exceptionnels de la terre. Aussi a-t-elle l’impérieux devoir de demeurer ou de devenir de plus en plus à même de faire face aux obligation que ce rôle implique. Naturellement elle doit avec ses populations, ses travailleurs, ses paysans etc. rester une ville propre naturellement et moralement. Mais plus que d’autres, elle doit lutter pour garder un environnement digne de sa réputation, développer son équipement, sans diminuer ses beautés naturelles , demeurer simple, accueillant et relativement pas chère.

2°) Nice foyer de connaissance et de l’art de vivre.

Le rôle auquel j’arrive maintenant a pu être esquissé jadis par Nice quand cette ville liée à la Savoie, rendez-vous de savants, exceptionnel foyer de connaissances, a eu un sénat, un enseignement du droit, de la médecine, des sciences naturelles et politiques. Mais après une longue éclipse, la renaissance des institutions artistiques et intellectuelles a pris au cours de ce siècle, un très vif essor dont le résultat et l’agent moderne les plus visibles sont la création du Centre universitaire méditerranéen, puis d’une université puissante, elle-même entourée d’une constellation d’établissements scientifiques, artistiques et culturels importants.

Qui peut nier les profondes conséquences que ces expériences ont déjà eues pour la vie humaine (physiologie) en elle-même et pour les développement des ressources de la terre : maritimes, agricoles, animales, minérales, etc. ? Nice a déjà acquis une position enviable dans les études méditerranéennes de diverses natures qui montrent l’unité supérieur du monde méditerranéen, y compris l’unité dans la variation des races humaines habitant le monde méditerranéen. Un champ de recherche illimité et ouvert aussi sur le plan politique. Au lendemain de la découverte de l’Amérique, l’Occident s’est tourné vers l’ouest et la Méditerranée a été désertée …

Dès lors, ont peut espérer que les villes nouvelles, non mêlées aux guerres arabes et étrangères, comme c’est le cas de Nice, sont appelées à jouer un rôle de point de rencontres peut-être menées pour des négociations politiques (la Paix, la Science), le tourisme, l’art, les échanges et d’ordre encore supérieurs… Sur le terrain européen, il appartiendra également à Nice de ses proposer comme qualifiée à raison des aptitudes de son institut.

3°) Nice, haut lieu de rencontres et de réflexions sur la destinée de l’homme et du monde moderne et futur.

Ceci m’amène à examiner de plus hautes initiatives d’ordre humain. La Méditerranée n’est pas seulement le point de rencontre de trois continents et un carrefour de relations d’hommes, un foyer de tourisme. C’est un des endroits où militairement se sont affrontées les grandes civilisations. La Méditerranée issue de l’antiquité classique et de religions monothéistes juive et chrétienne, s’est enrichie de l’Islam et pendant des siècles, l’invasion arabe a répandu le Coran. Or, cette civilisation méditerranéenne est devenue l’Occidentale, Amérique du Nord et du Sud, puis l’Universelle et a exercé une influence considérable sur les peuples de l’Orient. Mais voici qu’à l’Est de l’Europe les doctrines matérialistes ont exercé un reflux à l’encontre de l’Occident classique. Enfin à l’affaiblissement résultant de l’explosion hitlero-fasciste, s’est ajouré, au détriment de l’Europe occidentale, le recul résultant des décolonisations. Ces immenses mouvements politiques suscitent à leur tour un déplacement ou au moins un recul d’influence des idées qui ont inspiré la création de la SDN puis des Nations Unies.

Et maintenant entre en scène le rôle possible et probable de villes comme Nice placées dans ce même carrefour des civilisations. Plus que les villes politiques de New York ou Tokyo, ou La Mecque, ou Rome, Nice est un terrain favorable pour étudier l’avenir de l’organisation de l’humanité et spécialement ce qui doit demeurer propre à certains groupes humains mus par des conceptions sociales voisines et ce qui doit devenir commune à tous les peuples occidentaux ou orientaux, pour rendre la paix possible aux Nations Unies.

Je pose aussi la candidature de Nice aux colloques de philisophes et théologiens et aux assises de confrontations plus étendues qui s’imposent : l’œcuménisme, les devoirs des confessions et des Eglises vis-à-vis des Droits de l’homme, la part respective du spiritualisme et de la science dégagée des croyances métaphysiques, dans la société future : tels sont par exemple les problèmes capitaux pour le genre humain, les droits et les limites d’activité des savants ainsi que ceux qui doivent être étudiés : les droits de l’Homme. Je pense qu’aux autres rôles dévolus à Nice, un nouveau doit s’ajouter. Partant de l’idée que c’est en Méditerranée, lieu prédestiné depuis des millénaires qu’il faudra s’attaquer à des études capitales pour l’organisation et les idées dans la future humanité, je voudrais orienter les esprits vers une idées, à savoir qu’il serait pas déplacé que Nice ambitionne la place que jadis Alexandrie ou Constantinople auront pu tenir durant des siècles… »

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