"Deux députés des Alpes-Maritimes au moins sont beaucoup plus attachés à la Marseillaise qui évoque " les armes et le sang impur coulant dans les sillons " qu'à Nissa La Bella, qui parle d'amour, de beauté et de fidélité. Comme nous l'avons dit par ailleurs, le député Rudy Salles a fait voter une loi réprimant les insultes au drapeau français ; le député Jérôme Rivière (qui lorgne la mairie et vise trop haut pour lui) lave plus tricolore que Rudy Salles et a fait voter, lui, un amendement obligeant les enfants à apprendre à l'école les paroles du glorieux hymne.
Mais au fait, que rappelle aux Niçois cette belliqueuse Marseillaise, son sang impur et ses sillons ? M.M. Salles et Rivière ont simplement oublié que le " sang impur " en question, à savoir celui des ennemis de la république française, c'était aussi le sang niçois, celui des Barbets et de la population qui résistait à l'occupant français ; c'était donc celui des ancêtres des électeurs de MM. Salles et Rivière, puisque Nice, à l'époque, était l'ennemie de cette république qui l'agressa, la pilla, la ruina et envoya ses habitants à la mort. C'est au son de cet hymne que Nice fut humiliée, que l'on pilla par tonnes l'or et l'argent des églises, les biens des particuliers, les réserves de sel et de tabac, la farine et le bétail, que l'on institua des emprunts forcés, que l'on réduisit Nice à la famine et à la carte de pain. C'est au son de la Marseillaise que l'occupant français fusilla les résistants Barbets et qu'il institua à Nice le culte avilissant de la Déesse Raison, qu'il procéda à des enrôlements forcés, qu'il appela à la délation et qu'il martyrisa nos ancêtres.
La Marseillaise est l'hymne français, soit. Même si on peut le déplorer, la France à le droit de choisir l'hymne qu'elle veut et de préférer les sillons souillés par le sang impur et le brouhaha des batailles à des choses plus sympathiques ; l'Europe a préféré choisir l'hymne à la joie que l'hymne à la guerre ; les deux ne font pas bon ménage… Que l'on fourre la Marseillaise dans les têtes françaises comme on y a fourré tant de mensonges, c'est l'ordre des choses jacobin ; quand on a eu le culot d'apprendre à de jeunes écoliers africains colonisés que leurs ancêtres étaient des gaulois, on est capable de bien pire ; chacun fera la part des choses.
Mais, compte tenu de l'histoire de notre ville, il ne revenait certainement pas à des députés de Nice de faire la promotion de la Marseillaise, alors que les élus parisiens eux-mêmes n'ont pas fait cette démarche. Grâce à M.Salles qui ouvrit le ban et surtout à M. Rivière qui enfonça le clou, les petits Niçois apprendront donc par cœur les paroles de l'hymne au son duquel leur pays jadis fut envahi, pillé, avili, et leurs ancêtres martyrisés. Ils apprendront que l'hymne de la soldatesque révolutionnaire représentait soi-disant la liberté, alors qu'il présida à la confiscation de celle des Niçois et de beaucoup d'autres peuples.
Et on leur inculquera ce mensonge éhonté, cette falsification de leur histoire, sur l'initiative, non du pouvoir parisien, mais de députés niçois prétendant servir notre ville ! L'immoralité à l'état pur. Ceci est la preuve formelle que les deux députés en question qui pourtant n'ont que le mot " Nice " à la bouche se moquent totalement de l'identité niçoise et méprisent notre histoire. Ils sont moralement les descendants direct des " hussards noirs " que la république française envoya à Nice dans les écoles pour détruire l'identité niçoise.
Pour être sûr d'obtenir une investiture parisienne lors de prochaines élections, ils sont prêts à tout, mais en l'occurrence à faire ce que leurs bailleurs d'étiquettes politiques ne leur demandait pas… La verità es una, tougiou giouve, verda e plena de vida, la jeunesse niçoise connaît son passé et ses héros sont les Barbets, non ceux qui chantaient la Marseillaise en les fusillant ; elle renverra, en temps utile, l'ascenseur à ces Messieurs les députés jacobins, celui qui conduit plus vite à la guillotine électorale ; de même, tous les Niçois qui connaissent leur hymne et sont fiers de leur drapeau, retiendront l'outrage fait à leurs ancêtres. Les masques sont tombés : d'un sac de carboun non suorte de farina. Désormais, il ne peut plus y avoir un seul Niçois qui aime sa ville et respecte ses aïeux qui, en conscience, puisse donner son suffrage à l'un de ces deux personnages. Si vous les croisez dans la rue quand ils vont " à la rencontre des électeurs " pour leur distribuer des salades qui ne sont pas niçoises, dites-leur d'aller désormais se faire élire à Paris, car du fait que nos ancêtres ennemis des républicains assassins et pillards avaient du sang impur, nos bulletins de vote encore contaminés par le goût de la liberté, vont leur donner la fièvre."
Les Nouvelles Niçoises de Mars 2005